A loan in the dark
Although ranked as one of the world’s poorest countries by the United Nations, Sierra Leone is in the process of creating an entrepreneurial middle class using microfinance schemes to promote local economic development.
Mariama Jalloh used to keep all her money in a drawer by her bed. Now the 29-year-old businesswoman, who runs a pharmacy in the hectic and poorer east end of Sierra Leone’s capital Freetown, keeps it in a bank.
“Beforehand, I used to think I could leave my money at home, but then I changed my mind,” she says, leaning on a counter filled with medicines, pain relief tablets and other drugs sachets.
Jalloh is one of more than 2,000 people to have borrowed money from ProCredit, a microfinance bank that, despite being new to Sierra Leone, hopes to break even as early as the second half of 2009.
Like many women in Sierra Leone, trade is Jalloh’s lifeline. An initial loan of 5.6m SLL ($1,800) allowed her to buy stock for her store, and has she already seen the impact. “It’s improving gradually,” she says. “I’m earning a profit.”
In embracing the microfinance world, Jalloh places herself among an elite few: in Sierra Leone there are only 250,000 bank account holders in a nation of more than six million people, suggesting that there is significant growth potential for banks and credit organisations in this field. In the effort to rebuild the economy following the 1991–2002 civil war that destroyed so much of the country, private enterprise in a largely trade-based economy is crucial. Small loans can be a catalyst for growth.
“After this loan, I want another; if we get capital, I will expand,” says Jalloh.
ProCredit isn’t the only microfinance institution in Sierra Leone. Other not-for-profit non-governmental organisations include Finance Salone and Hope Micro, which together represent some 30,000 clients with more than 7.1bn SLL ($2.5m) in loans on their portfolios last year. Between 70% and 87% of their customers are women.
Look along the market streets of Freetown, with their platters of pigs’ trotters, mounds of imported rice, bowls of deep-red palm oil and folded piles of bright Africana cloth, and you’ll see it’s women working the stalls, pocketing the money and planning ahead for their children’s meals.
“We have as many businesswomen as men here,” says Conny Ploth, ProCredit’s deputy general manager. “There’s a strong tendency for women to engage in business just to feed their families. Most of them are in trade – fabrics, cloth, plastics, imports from China. There’s often no bookkeeping, and people don’t keep receipts, but their businesses do well because they understand the market.”
While Ploth stresses microfinance can’t lift a country out of poverty, she feels it’s certainly having an impact, and believes it can help build a middle class and create jobs.
As soon as Haja Memuna Roy Sesay, 48, got her loan of 18m SLL ($6,000) earlier this year, expansion got underway as she set off to buy goods from Mali. “I bought all these items with that money,” she says, looking around her store in the east end of Freetown at the menagerie of clothes, water bags and shoes. “The loan is so important,” she says. “It has extended my possibilities.”
Un crédit dans le (continent) noir
Bien que classée au rang des pays les plus pauvres par les Nations Unies, la Sierra Leone est en train de créer une classe moyenne entrepreneuriale grâce aux projets de microfinance.
Mariama Jalloh avait l’habitude de garder tout son argent dans un tiroir près de son lit. Aujourd’hui cette femme d’affaires, qui s’occupe d’une pharmacie dans le quartier pauvre et animé, le quartier populaire de la capitale de la Sierra Leone, Freetown, le garde dans une banque.
“Avant j’avais confiance et je laissais mon argent à la maison, mais ensuite j’ai changé d’avis,” explique-t-elle, en s’appuyant sur un comptoir rempli de boîtes de médicaments et autres sachets.
Jalloh fait partie de ces 2 000 personnes ou plus à avoir emprunté de l’argent de ProCredit, une banque de microfinance, une nouvelle initiative en Sierra Leone. Et elle espère commencer à rentrer dans ses frais dès la seconde moitié de 2009.
A l’instar de nombreuses femmes en Sierra Leone le commerce est la ressource vitale de Jalloh et il lui permet de s’occuper de ses trois enfants. Elle a acheté du stock pour son officine avec un prêt de SLL 5,6m ($1 800), et elle en a déjà mesuré l’impact. “La situation s’améliore progressivement,” dit-elle. “J’engrange des bénéfices.”
Jalloh fait partie d’une petite élite : on recense seulement 250 000 détenteurs de comptes bancaires dans une nation de plus de six millions d’habitants, montrant par là une réelle opportunité de croissance. Dans l’effort de reconstruction après la guerre civile qui a duré de 1991 à 2002, conflit qui a tant détruit dans le pays, l’entreprise privée dans une économie largement basée sur le commerce, est cruciale. Les petits prêts peuvent s’avérer des catalyseurs pour la croissance.
“Après ce prêt, je souhaite en reprendre un autre; grâce au capital, je peux grandir,” confirme Jalloh, 29 ans.
Environ 60% des prêts font moins de SLL 2.9m ($1 000), ce qui démontre le besoin d’injecter de faibles capitaux. Toutefois, malgré le potentiel que cela représente, les banques du pays ne s’engagent pas facilement dans des prêts, préférant réaliser plus de bénéfices en prêtant à l’Etat. Et quand elles le font, les taux atteignent des sommets, juste en dessous des 30%.
Il n’est donc pas surprenant que les prêts de microfinance décollent en Sierra Leone, permettant de soutenir une grande diversité de personnes, depuis ceux qui vendent des paquets d’extensions de cheveux sur des échoppes de marché jusqu’aux importateurs de textiles à grande échelle. Depuis son ouverture en août 2007, ProCredit a octroyé 2 087 crédits, dont la moitié à des femmes. Ce qui plus est, le contrat est respecté – les taux de remboursement sont parmi les meilleurs que la compagnie ait jamais recensés. “Nous perdons moins d’un pourcent de notre investissement, ce qui est extraordinaire,” confie André Radloff de ProCredit.
ProCredit a démarré en Amérique du Sud et opère à l’heure actuelle dans 22 pays dans le monde, dont 4 en Afrique. La Sierra Leone est leur toute nouvelle filiale, et la société cible de petits entrepreneurs qui tentent de développer leur affaire avec des crédits à court terme. Ce n’est pas nécessairement bon marché, à 6% mensuels pour de petits prêts, mais voilà, dans d’autres banques ce produit n’est simplement pas disponible.
“Selon les standards européens, 6% [ce qui représente 72% annuellement] semble incroyable, mais comparés aux prêteurs informels qui peuvent appliquer des taux allant jusqu’à 200%, nous sommes plus compétitifs et fiables,” dit Radloff. “Nous désirons développer une culture financière qui évite aux gens de continuer à placer leur argent sous leur oreiller. Même les femmes qui travaillent sur les marchés disposent de SLL 14,275–28,550 ($5 à $10) par mois, alors elles ouvrent un compte et développent une culture de l’épargne.”
Entrez dans n’importe quelle banque de Freetown, elles sont toutes en pleine effervescence, ce qui peut s’avérer perturbant et intimidant, particulièrement pour quelqu’un qui n’a jamais poussé la porte d’une institution financière. Ajoutez à cela, l’obligation de verser un solde minimum à l’ouverture d’un compte, ou même de payer pour une photo de passeport… plutôt dissuasif ! Aux comptoirs miroitants de ProCredit, tout paraît simple et merveilleux. Même le personnel est souriant.
“Cela semble superficiel, mais nous insistons sur le côté accueillant du personnel,” dit Radloff. “Cela renforce la confiance du client, comme bien souvent les gens n’ont pas l’expérience de se rendre dans une banque. Ils sont inquiets, et il est donc important qu’ils se sentent à l’aise. Nous avons beaucoup de clients illettrés qui utilisent un paraphe en guise de signature, et nous sommes la seule banque où vous pouvez ouvrir un compte en 20 minutes. Toutes ces qualités font de nous une institution à la pointe.”
ProCredit n’est pas la seule institution de microfinance en Sierra Leone. D’autres incluent les organisations non gouvernementales et sans but lucratif Finance Salone et Hope Micro, qui ensemble totalisent plus de 30 000 clients avec plus de $2,5m de prêts en portefeuille l’année dernière. Entre 70% et 87% de leurs clients sont des femmes.
Observez les rues de marché de Freetown, avec leurs plateaux de cochons roses, des montagnes de riz importé, des bols d’huile de palme rouge profond et des piles de vêtements colorés africains et vous verrez que ce sont les femmes qui tiennent les échoppes, qui empochent l’argent et qui planifient le budget pour nourrir les enfants.
“Nous avons autant de femmes que d’hommes d’affaires ici,” confirme Conny Ploth, directrice générale adjointe de ProCredit. “Très souvent la tendance montre que les femmes s’engagent dans les affaires essentiellement pour nourrir leur famille. La plupart d’entre elles se lancent dans le commerce – textiles, vêtements, plastiques, importations de Chine. L’une d’entre elles vole même régulièrement à destination de Hong Kong pour importer des containers. Bien souvent, ces petites entreprises ne tiennent pas de comptabilité, les gens ne gardent pas leurs reçus, mais leurs affaires tournent car ils comprennent le marché.”
Ploth souligne toutefois que la microfinance seule ne peut sortir un pays de la misère, bien entendu elle a un impact, et peut aider à construire une classe moyenne et à la création d’emplois.
Dès que Haja Memuna Roy Sesay, 48 ans, a reçu un prêt de SLL 18m ($6 000) au début de cette année, elle a connu la voie de l’expansion en commençant à acheter des produits au Mali. “J’ai acheté toutes ces affaires avec cet argent,” précise-t-elle, en montrant l’intérieur de son magasin dans une rue fréquentée du quartier populaire de Freetown, un amoncellement de vêtements, de gourdes, de chaussures et de frigoboxes.
Appelé Memsaid Enterprise, de la contraction de son nom et de celui de son feu mari, ce business constitue son revenu. “Le crédit est tellement important,” dit-elle. “Cela me donne plus de capacités.”
Een lening in het duister
Mariama Jalloh bewaarde vroeger al haar geld in een lade naast haar bed. Nu heeft de zakenvrouw, die een apotheek uitbaat in het oosten van Freetown, de hoofdstad van Sierra Leone, het op de bank. “Ik was niet bang het geld thuis te laten, maar daar ben ik ondertussen van teruggekomen”, verklaart ze. Op haar bankrekening, die ze opende met een nulsaldo – om te testen of de bank haar de waarheid had verteld – staat nu meer dan $1 000.
Jalloh is één van de meer dan 2 000 mensen die geld hebben geleend van ProCredit, een microfinancieringsbank. Zij kocht aandelen voor haar zaak met een lening van SLL 5,6 miljoen ($1 800), en heeft de resultaten al ondervonden. “Het wordt geleidelijk beter”, stelt ze. “Ik maak nu winst”.
Om het land wederop te bouwen na de burgeroorlog van 1991-2002 die zoveel van het land vernietigde, is privé-initiatief in een grotendeels op ruilhandel gebaseerde economie ontzettend belangrijk. Kleine leningen kunnen een katalysator zijn voor groei. Ongeveer 60% van de leningen bevinden zich in het segment van $100 tot $1 000. Dit grote aandeel duidt op de behoefte aan beperkte kapitaalinjecties. Ondanks het potentieel zijn de banken in het land doorgaans niet geneigd leningen toe te staan, omdat zij meer geld verdienen aan leningen aan de overheid.
Sinds de opening in augustus 2007 stond ProCredit 2 087 leningen toe, waarvan de helft aan vrouwen. De onderneming startte haar activiteiten in Zuid-Afrika en is nu wereldwijd vertegenwoordigd in 22 landen, waaronder vier Afrikaanse. Zij richt zich op kleine ondernemers die kortlopende leningen nodig hebben. Zes procent per maand voor kleine handelsleningen is niet goedkoop, maar bij andere banken valt helemaal niets te rapen.
ProCredit is niet de enige microfinancieringsinstelling in Sierra Leone. Andere zijn onder meer de niet-gouvernementele organisaties zonder winstoogmerk Finance Salone en Hope Micro, die vorig jaar samen ruim 30 000 klanten met meer dan $2,5 miljoen aan leningen in hun portfolio telden.
Conny Ploth, adjunct-directeur van ProCredit, benadrukt dat microfinanciering een land niet uit de armoede kan tillen, maar gelooft dat ze wel een impact heeft en dat ze kan helpen een middenklasse op te bouwen en arbeidsplaatsen te scheppen.