Out of Africa, Onto the catwalk


Out of Africa, Onto the Catwalk

In 1962, when Yves Saint Laurent first visited the souk in Marrakesh, he was instantly mesmerized, describing it as a “place of wonders”. Like so many European creative types of the day, his fascination was personal and he felt drawn by the romance of North Africa. In Marrakesh, the couturier could walk around without really being noticed – something he could no longer do in Paris, where he had become a star almost overnight. He viewed Africa as a special place, a ‘no worries’ zone where life for him was better and easier. Saint Laurent and his partner, Pierre Bergé, finally bought their refuge, Dar el-Hanch (the House of the Serpent), in Marrakesh in 1967.

That same year, Saint Laurent’s summer collection, Africaine, was an ode to the continent. His miniskirts had African beading at the hemline, he showed lots of tribal accessories and, most importantly, he introduced the saharienne (the ’safari jacket’ worn by so many expats in Africa) to haute couture. Not everyone loved the collection, but it created a buzz of excitement.

Since Saint Laurent, fashion designers have been similarly inspired by Africa. In 1997, in his first haute couture collection for the Parisian fashion house Dior, Galliano took inspiration from the Masai, sending models down the catwalk wearing brightly coloured and elaborately beaded clothes and necklaces.

“Both designers mixed elements of their own culture with an African one,” says Kaat Debo, head of exhibitions at MoMu fashion museum in Antwerp, which recently showed some of these African-inspired Galliano and Saint Laurent pieces in the exhibition Beyond Desire. “They used quite recognisable things, such as the pearls known in the elegant wardrobes of the West. But then Galliano incorporated them into an African theme, with heavy Masai-like necklaces. He also came up with some intricately beaded Masai-inspired corsets, which bring to mind S-line evening dresses from late 19th-century Paris and the corsets that were all the rage back then in the West.”

More recently fashion designers have further exploited this association with Africa, using all kinds of animal prints to strengthen their message. Dolce & Gabbana, Roberto Cavalli, Gucci and Vivienne Westwood have all made use of bold panther and leopard prints in their trousers, dresses, skirts, coats and accessories. Meanwhile, Jean Paul Gaultier’s African-inspired Spring 2005 collection featured African carvings, Masai beading and rich, dark shades on his garments.

The interest in African themes has focused extra attention on the continent’s designers as well. Fall Touré is already a well-known name among African fashionistas, and this West African designer’s accolades include being named one of the ‘10 best designers of Africa’ during the 2000 Kora Fashion Awards in

Sun City, South Africa. Touré studied textile design in Ghent and is currently based in Brussels, but his creations combine the splendour of his heritage with the contemporary style of western fashion. His objective is to avoid being typecast, so he takes inspiration from the two continents and subtly combines them within his collections. As he puts it,

“It’s a stereotype. Because I’m African, I’m expected to create African designs. But when Galliano uses African influences in his work, people call him a genius!”

Another African designer making his way on the international fashion circuit is Yves Yavé. The son of a Congolese couture designer he studied fashion at the Academy Sint-Lucas in Brussels. However, unable to escape the calling of the fashion world, he completed his studies within the fashion department. At the beginning of this year he opened his own boutique in the heart of Brussels selling sophisticated designs with a multicultural touch.

New on the scene is Samira Chaoui, an emerging fashion designer whose African roots are a firm influence in her creations. Originally from Morocco, Samira trained as a pharmaceutical assistant, but the fashion bug hit her a few years ago and she hasn’t looked back since. Her exotic designs are evocative of her beautiful homeland and, although she’s a newcomer on the fashion circuit, in Belgium her designs are already making an impact.

This influence of African designers has meant that, while the catwalks this season are dominated by Russian themes, Africa remains a strong source of inspiration in some fashion lines. Designers such as Alexander McQueen have looked to the ‘dark continent’ for interesting textures and fabrics. He uses crushed, tactile leather while others opt for bold batik prints and splashes of colour or fur (whether fake or otherwise), in reference to the African bush and its wild animals.

Trends filter down quickly from the couture collections to the high street and traces of the African theme can be seen in chain stores, from H&M and Topshop to Guess. The demand for handmade and beaded bags, tops and other African-inspired accessories is huge. And western designers apparently can’t get enough of everyday African life – maybe, like Saint Laurent, they regard the continent as the ultimate escape route to freedom.

La mode ‘out of africa’

Depuis plus d’un siècle, l’Afrique est le berceau de la mode pour l’Occident. Veerle Windels retrace le parcours de grands créateurs pour comprendre à quel point l’Afrique a toujours exercé une fascination dans l’univers du design

Lorsqu’en 1962, Yves Saint Laurent visite pour la première fois le souk de Marrakesh, il est aussitôt frappé d’admiration devant ce qu’il décrit comme ‘le lieu des merveilles’. A l’instar de nombreux créateurs européens contemporains, sa fascination pour l’Afrique du Nord prend sa source dans son histoire personnelle pour évoluer en véritable relation passionnelle. Dans cette partie du monde, le couturier peut encore se promener en toute tranquillité – ce qui n’est plus le cas à Paris, où d’un jour à l’autre il a été consacré grande ’star’ de la mode. Pour lui, l’Afrique est un endroit à part, une zone “sans soucis”, où la vie paraît bien plus agréable et facile. Saint Laurent et Pierre Bergé, son partenaire et alter ego, achètent finalement leur refuge, Dar el-Hanch (la Maison du Serpent), à Marrakesh en 1967.

La même année, la collection d’été de Saint Laurent, Africaine, est une ode à ce continent. Les mini-jupes sont ourlées de broderies aux motifs ethniques, les accessoires de style tribal prolifèrent et, élément capital, la saharienne (l’incontournable veste ’safari’ des expatriés en Afrique) fait son entrée dans le monde exclusif de la Haute Couture. Et bien que la collection ne fasse pas l’unanimité, elle ne laisse personne indifférent.

Depuis Saint Laurent, de nombreux autres grands stylistes comme John Galliano pour Dior, par exemple, se sont aussi confrontés à l’Afrique. A l’occasion de son premier défilé Haute Couture pour la célèbre maison parisienne en 1997, Galliano a réussi le pari de surprendre le public. Il a présenté une collection directement inspirée de la culture Masai, en habillant ses modèles de tenues aux couleurs criardes, subtilement brodées, sur lesquelles venaient se superposer une surenchère de colliers.

“Ces deux créateurs ont choisi la mixité, en établissant des croisements entre leur propre culture et la culture africaine”, explique Kaat Debo, directrice d’expositions au MoMu, le Musée de la Mode d’Anvers. Beyond Desire, une exposition récente y retraçait les références de Galliano et de Saint Laurent à la culture africaine. “Tous deux ont utilisé des accessoires très évidents comme les perles, attributs des garde-robes les plus élégantes en Occident. Mais Galliano les a incorporées dans des thèmes africains, montées à la manière des lourds colliers Masai. Ses tops font aussi une incursion dans les broderies. Au total, cela donne des corsets, qui ne vont pas sans rappeler la ligne ondulante des robes du soir du siècle dernier à Paris, au temps où le corset faisait rage dans les pays occidentaux.”

Plus récemment, des couturiers renommés ont poussé cette association avec l’Afrique par la mise en évidence de motifs d’animaux sauvages: Dolce & Gabbana, Roberto Cavalli, Gucci et Vivienne Westwood ont tous opté pour des imprimés panthère ou léopard sur leurs modèles de pantalons, robes, chemises, manteaux et accessoires. A son tour, Jean Paul Gaultier a dessiné une collection Printemps 2005 d’inspiration ethnique, une nouvelle forme d’expression affichant sur ses tissus des gravures africaines, des broderies Masai et toute une palette de nuances riches en tonalités.

Toute cette vogue a contribué à focaliser l’attention sur les créateurs de mode africains. L’un d’entre eux, Fall Touré, s’est déjà forgé un nom dans le club fermé des fashionistas. Ce styliste ouest africain été nominé en 2000 parmi les 10 meilleurs stylistes africains au tout premier Kora Fashion Awards à Sun City, en Afrique du Sud. Touré a fait des études à la Haute Ecole de stylisme de Gand et il vit aujourd’hui à Bruxelles où il fait redécouvrir la splendeur de son héritage en le combinant au style européen contemporain. Son premier objectif est de concilier les sensibilités des deux continents et de réactualiser la tradition en évitant toutefois de s’enfermer dans un stéréotype. “En tant qu’Africain, on s’attend ce que je crée une mode africaine”, explique-t-il. Mais quand Galliano plonge dans le monde des signes afro, on crie au génie!”

Un autre créateur qui mène sa barque dans le circuit international de la mode est Yves Yavé. Fils d’une couturière et styliste congolaise, il a fait des études à l’Ecole .-Lucas a Bruxelles. Toutefois, il n’a pu résister à l’appel des sirènes de la mode et il a terminé son parcours dans le département de stylisme. Au début de l’année, il a ouvert sa propre boutique dans le centre de Bruxelles, qui propose des créations originales avec une touche multiculturelle.

Samira Chaoui, une nouvelle arrivée sur la scène montante des stylistes dont l’esthétique est inexorablement liée à leurs racines, est originaire du Maroc. Après une formation d’assistante en pharmacie, Samira a été touchée il y a quelques années par le virus de la mode et elle en est toujours atteinte. Et bien qu’elle s’inscrive aujourd’hui dans le circuit de la mode belge, où ses productions commencent à s’imposer, elle ne renonce pas pour autant aux images exotiques et aux matières évocatrices de son magnifique pays.

Cette influence des artistes africains semble intemporelle. Même si cette saison les podiums des défilés sont dominés par les thématiques russes, l’Afrique maintient son rayonnement de culture originelle. Des créateurs comme Alexandre McQueen ont tourné leur regard vers “le continent noir” pour y dénicher des étoffes et des matières intéressantes. L’emploi du cuir froissé, souple, ou les imprimés batik audacieux, l’éclatement des couleurs ou encore la fourrure (fausse ou vraie), tous ces ingrédients font référence à la nature sauvage. Et comme bien vite les tendances de la grande couture finissent par se retrouver dans la rue, il n’y a rien d’étonnant à ce que l’on trouve des traces de thèmes africains dans les grandes chaînes d’habillement, de H&M à Topshop et Guess. La demande pour les sacs faits mains et brodés, pour les tops et autres accessoires est immense. Les stylistes européens ont besoin de ce contact constant avec l’Afrique, qui récèle des trésors de créativité – et peut-être que comme Saint Laurent, ils regardent ce continent comme une ouverture essentielle vers la liberté.

De roep van Afrika

Modeontwerpers hebben iets met het Afrikaanse continent. Sinds Yves Saint Laurent in 1967 voor het eerst uitpakte met ‘Africaine’, een ode aan Afrika, zijn talloze designers in zijn kielzog getreden. Vooral de kleurenpracht van het continent, maar ook de ruwe, organische vormen van de natuur, leveren eindeloos inspiratie op. Takken- en boomstructuren, maar ook een mix van warme tinten, en uiteraard vormen die refereren aan de plaatselijke klederdracht of die van het prille kolonialisme zijn geregeld aan de orde.

Opvallend is dat de meeste designers een wel erg romantische visie van het zogenaamde donkere continent hebben. Ze laten zich bijvoorbeeld in met de look die Karen Blixen uitstraalde in de film ‘Out of Africa’ (denk lange rokken en een ’saharienne’) of dromen van de ultieme vrouwelijkheid die uitgaat van bepaalde dansers of jonge moeders, in oude vergeten stammen. Saint Laurent verwerkte repen raffia in een jurk, Galliano nam als voorbeeld de Ndbele kralen in de nek, typisch voor die Afrikaanse stam, en maakte er een juweel van, in zijn Dior-lijn speelde hij met jurken waarin Masai-geïnspireerde korsetten verwerkt zaten. Enkele van die elementen waren recent te zien in de opmerkelijke ‘Beyond Desire ‘expo in het Antwerpse ModeMuseum (MoMu).

De passie voor Afrika leidt in het Westen in elk geval tot een vernieuwde aandacht voor ontwerpers die hier werken maar ginds geboren werden. Neem nu Fall Touré. Werk van hem was recent te zien op ‘Africa matters’, een multicultureel festival in Gent. Touré combineert een Westerse look met Afrikaanse stoffen en elementen. Zijn visie op de huidige interesse voor Afrika: “Als John Galliano Afrikaanse invloeden in zijn werk stopt, dan noemen mensen hem een genie. Maar doe ik dat, dan is het toch gewoon Afrikaanse mode.” Waarvan akte.