Some like it HOT
Chilli peppers are used around the world to add flavor and kick to culinary dishes, but in some parts of Africa they’re used in more interesting ways, as Alan Duncan discovers
As conversations go, few can be weirder than the one I overheard while dining at a friend’s home in Monrovia, Liberia. “Has the baby already been peppered?” my host, Mary, nonchalantly asked one of her female guests. “Yes,” came the reply. “But you must come on Sunday. There will be enough for everyone to eat.”
My barely disguised look of consternation was instantly detected by the pair, who crackled with laughter. “In Liberia we have a local ritual where we sometimes put [cayenne] pepper in the nostrils of a newborn baby,” Mary explained. “We call it ‘peppering the baby’. We believe the pepper will make the baby stronger in life, that they will be courageous and that they won’t become sickly. We repeat this for a few weeks as a way of introducing the young one to the rigours of life.”
“And what’s happening on Sunday?” I asked suspiciously. Mary smiled. “That’s the ‘name day’,” she replied. “Family and friends are invited to meet the baby. We celebrate by eating and drinking – and you’re invited.”
Liberians, like many other Africans, have long seen in pepper powers that exceed the benefits generally associated with eating fiery foods. For example, here – as in parts of neighbouring Sierra Leone – a rheumatism treatment is made from the clay of termite nests. This is mixed with water, lime leaves and the seeds of both a particular type of xylopia tree and chill peppers. The mixture is molded into small cones and dried in the shade. The resulting chalk is then rubbed into wet skin.
While the medicinal use of chili peppers is said to alleviate everything from severe toothache to high cholesterol and even prostate cancer, peppers have also been used as an ancient form of child punishment across Liberia, Sierra Leone and Guinea, although this practice is no longer prevalent. Hot peppers were ground and made into a paste to be applied to sensitive orifices – the eyes or even the genitals. The child may then have been put in the sun to intensify the pain. It was believed the extreme discomfort would instil discipline.
As far back as the 19th century, British explorer David Livingstone noted that some African women bathed in water infused with ground red pepper because they believed it would make them more beautiful. It’s not unknown in rural parts of Senegal and Gambia for chili powder to be put on the lips of a pregnant woman during labour to lessen the pain.
In 1956, a French army officer called Stevenel made an interesting link. Writing in the bulletin of the Society of Exotic Pathology, he attributed the absence of varicose veins and haemorrhoids in the local workers to the constant use of red chilli in their diets.
“Native workers on the railroad always carry a supply with them and consider them a panacea necessary for good health,” he wrote. Stevenel also claimed he had cured his own haemorrhoid problem and that of his fellow officers by adding red chilli pulp to their food.
Pepper remains a valuable cash crop from Kinshasa to Banjul. One Guinean farmer, Mr Bamba, successfully uses it as an insect repellent. “The quality of rice crops in Guinea is worsening because of insects and microbes,” he explains. “The powder of ‘little pepper’ produces a repulsive smell that stops insects from attacking the crops.” How is it used? Mr Bamba explains: “Harvest ripe little peppers, sun-dry them and crush them to powder. Adding a tablespoon of pepper to a 50kg sack of dry rice should give you protection for four to five months.”
As any aspiring pepper-eater will have painfully discovered for themselves, the amount of chillies you can eat has little to do with your size – or indeed the thickness of your skin. In East Africa in particular, peppers are a front-line defence against wild elephant attacks, which are on the increase owing to the animals’ loss of habitat. Villagers often retaliate by hunting or poisoning the animals, but in many cases a less barbaric practice can also be effective.
Elephants simply do not like capsaicin, the chemical that makes chilies hot. Peppers are either planted as a hedge around fields or mixed with dung and moulded into chili briquettes, whose fumes succeed in warding off the animals. Chili can also be ground, mixed with grease and hung on strings around fields. These methods are set to be employed more and more in central African countries such as Gabon, Cameroon and the Democratic Republic of Congo, where the effects of logging are bringing people and animals into greater conflict.
Liberians are among the greatest pepper-eaters in Africa.
It’s hardly surprising – their country sits at the heart of the Melegueta Coast, named after a type of pepper. Indeed, one of their national symbols is – you’ve guessed it – the pepper bird. And if anyone can afford to laugh at elephants and humans it’s birds, the primary dispersal agent of capsicum seeds. They lack the receptacle glands that are sensitive to its properties, which means they can eat all the pepper they like…
Certains l’aiment chaud
Les piments sont utilisés dans le monde enter pour parfumer et relever les plats, mais dans certaines régions d’Afrique, elles jouent un rôle plus particulier, comme nous le révèle Alan Duncan
Dans le flux des conversations, peu m’ont paru aussi étranges que celle que j’ai entendue lorsque je dînais chez un ami à Monrovia, au Libéria, en août 2004. “A-ton pimenté le bébé?” demanda mon hôte Mary, nonchalamment à l’une de ses invitées. “Oui,” réponditelle. “Tu dois venir dimanche; il y aura suffisamment à manger pour tout le monde.”
Ma consternation à peine dissimulée n’échappa pas à l’attention du duo, qui s’esclaffa. Mary expliqua: “Au Libéria nous avons une coutume locale, nous mettons parfois du piment [cayenne] dans les narines d’un nouveau-né. Nous l’appelons ‘pimenter le bébé.” Elle poursuit l’explication: “Nous croyons que le piment rendra le bébé plus fort dans la vie, plus courageux et que cela le protégera de la maladie. Nous répétons cela durant quelques semaines comme moyen de confronter le nouveau-né aux rigueurs de la vie.”
“Et que se passe-t-il dimanche?” demandai-je, suspicieux. Mary sourit patiemment. “C’est le jour de son patronyme,” dit-elle. “La famille et les amis sont invités à rencontrer le bébé. Nous célébrons ce jour autour d’un repas – et vous êtes cordialement invité.”
Les Libériens, comme de nombreux autres Africains, ont depuis toujours prêté au piment des pouvoirs qui excèdent les bienfaits généralement associés au fait de manger des aliments épicés. Ici, tout comme dans certaines régions de la Sierra Leone voisine, par exemple, un traitement rhumatismal est composé d’argile, issu des nids de termites. Il est mélangé avec de l’eau, des feuilles de citron et des graines d’un type d’arbre particulier, le Xylopia, et des piments. La mixture est moulue en forme de petits cônes et séchée à l’ombre, la poudre qui en résulte est appliquée sur la peau mouillée.
Tandis que l’on croit que l’usage médicinal des piments aide à tout soulager, depuis le fort mal de dents jusqu’à un taux élevé de cholestérol et même le cancer de la prostate, les piments sont aussi connus pour leur utilisation comme forme ancienne de punition pour les enfants. Cette pratique qui était présente au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée, n’est toutefois plus d’application. Les piments étaient enterrés et réduits sous forme de pâte que l’on appliquait sur les orifices les plus sensibles – les yeux et même les organes génitaux. L’enfant pouvait aussi à l’occasion être placé au soleil pour intensifier la douleur. On croyait alors que cette souffrance extrême insufflerait la discipline.
En remontant au 19e siècle, l’explorateur britannique David Livingstone remarqua que certaines femmes africaines se baignaient dans de l’eau, à laquelle elles avaient ajouté des piments rouges, croyant que cela les rendrait plus belles. Et si ces utilisations des piments se rangent parmi les plus imaginatives, d’autres usages dans les régions rurales du Sénégal et de Gambie ne sont pas ignorés non plus, comme l’application de poudre de piment sur les lèvres des femmes enceintes durant le travail pour atténuer la douleur.
En 1956 un officier de l’armée française, dénommé Stevenel a établi un lien intéressant. Dans une publication, le bulletin de la Société de Pathologie Exotique, il attribua l’absence de varices et d’hémorroïdes chez les travailleurs locaux à l’intégration régulière de piments dans leur régime alimentaire. “Les travailleurs de l’endroit qui travaillent au chemin de fer transportent toujours une petite portion avec eux, considérant les piments comme la panacée d’une bonne santé,” écrivit-il. Stevenel proclama qu’il avait soigné son problème d’hémorroïdes et celui de ses officiers en ajoutant de la pulpe de piments à leurs plats.
Le piment reste une culture génératrice de revenus, de Kinshasa à Banjul, et un fermier guinéen, M. Bamba, le commercialise avec succès comme un répulsif pour les insectes. “La qualité des cultures de riz en Guinée se dégrade à cause des insectes et des microbes,” explique-t-il. “La poudre de ‘petit piment’ produit une odeur répulsive qui empêche les insectes de s’attaquer aux récoltes.” Comment est-ce utilisé? M. Bamba explique: “Récoltez des petits piments bien mûrs, laissez-les sécher au soleil et réduisez-les en poudre. Ajouter une cuillère à café de cette mixture à un sac de riz sec de 50kg devrait vous donner une protection durant quatre à cinq mois.”
Et comme n’importe quel aspirant mangeur de piment l’a douloureusement découvert, la quantité que vous pouvez manger n’est pas proportionnelle à votre taille, ni à l’épaisseur de votre peau. En Afrique de l’Est, plus particulièrement, les piments font office de ligne de défense contre les attaques des éléphants sauvages, dont le nombre ne cesse d’augmenter suite à la perte croissante de leur habitat. Les villageois bien souvent ripostent en chassant ou en empoisonnant les animaux, mais bien souvent des pratiques moins barbares peuvent également s’avérer efficaces.
Les éléphants n’aiment tout simplement pas la capsaïcine, substance chimique qui donne le goût brûlant. Les piments sont alors soit plantés pour faire barrière autour des champs ou mélangés à du fumier et mis sous une forme de petites briques dont les émanations parviennent à repousser les bêtes. Les piments peuvent aussi être moulus, mélangés avec de la graisse et suspendus à des fils autour des champs. Ces méthodes de conservation sont amenées à se développer de plus en plus dans des pays d’Afrique centrale comme le Gabon, le Cameroun et la République démocratique du Congo, où les effets de l’exploitation créent de plus en plus de conflits entre les populations et les animaux.
Les Libériens figurent parmi les plus grands mangeurs de piments d’Afrique. Ce n’est pas étonnant vu que leur pays se trouve au cœur de l’ancienne Côte de Melegueta (piment). En effet, l’un de leurs symboles nationaux est – vous l’aurez deviné – le piment-oiseau (pepper bird). Et s’il existe bien une espèce qui puisse se targuer de rire des éléphants et des humains, ce sont les oiseaux, les premiers agents de dispersion des graines de capsicum. Leur absence de glandes réceptives, sensibles à ses propriétés, signifie qu’ils peuvent manger autant de piments qu’ils le désirent…
Peper met pit
Een van de vreemdste gesprekken die ik ooit hoorde, was thuis bij een vriend in Monrovia, Liberia, in augustus 2004. “Heb je de baby al gepeperd?”, vroeg mijn gastvrouw Mary nonchalant aan een van haar vriendinnen.
Mijn verbaasde blik deed hen in lachen uitbarsten. Mary stelde me snel gerust: “In Liberia hebben we een ritueel waarbij we soms (cayenne)peper in de neusgaten van een pasgeborene strooien. Wij geloven dat de peper de baby sterker zal maken.”
Net als heel wat Afrikanen, kennen ook de Liberianen al lang de kracht van peper. Hier, maar ook in buurland Sierra Leone, wordt reuma bijvoorbeeld behandeld met de klei van termietennesten gemengd met water, limoenbladeren en de zaden van een bepaald soort Xylopiaboom en van chilipepers. De pasta wordt tot kleine kegeltjes gekneed en in de schaduw gedroogd. Het eindproduct dient dan om in de natte huid te masseren.
De genezende werking van chilipepers zou zowat alles aankunnen, van tandpijn tot prostaatkanker. In Liberia, Sierra Leone en Guinee gebruikte men vroeger pepers om stoute kinderen te straffen. Hete pepers werden tot een pasta vermalen en dan aangebracht op gevoelige lichaamsopeningen, zoals de ogen of zelfs de genitaliën. Men geloofde dat het extreme ongemak de kinderen discipline zou bijbrengen.
Liberianen behoren tot de grootste peperconsumenten van Afrika. Dat hoeft niet te verbazen, want hun land ligt in het hart van de vroegere Melegueta (peper) Coast. Een van hun nationale symbolen is dan ook, jawel, de pepervreter (soort toekan). Vogels zijn trouwens de belangrijkste verspreiders van peperzaden. Hun gestel is immers ongevoelig voor de eigenschappen van peper, zodat ze er naar hartenlust van kunnen eten.